POÉTIQUE DE L’ÉPHÉMÈRE
TITRE
Le pourquoi du comment d’un espace « journal de bord ».
Coquilles vides est un prétexte. Un doux prétexte, non pas pour parler mollusque, mais pour parler tout court, écrire, dialoguer aussi espérons. On ne pourrait parler de vocation, ni d’élan créatif. La seule chose que j’aime faire, c’est écrire. Je ne sais pas comment vous dire, quand j’ouvre un cahier comme un fichier texte sur l’ordinateur, mon esprit s’empare de mes mains et elles écrivent toute seule. Il m’arrive même de relire un texte en me demandant si c’est bien moi qui l’ai écrit. Un genre de méditation, où ma réflexion serait coupée et laisserait libre cours à mon imagination. Seulement voilà, écrire est déjà mon métier. J’ai eu un blog mais il ne m’amusait plus. Et il faut bien que les hobbies restent joyeux, n’est-ce pas ? Alors l’écriture d’ « à côté », l’écriture « rien que pour soi », l’écriture adorée s’est perdue.
Jusqu’à Coquilles vides. Jusqu’à ce qu’une blague au détour d’un déjeuner familial où j’ai porté un bulot à mon oreille devienne un nouveau passe-temps. Toujours pour rire. Ne jamais rien faire qui puisse être pris sérieusement. Nous ne sommes pas créateurs, stylistes, designers, directeurs artistiques. Juste deux joyeux lurons qui ramassent des coquillages, les mangent aux restaurants en fourrant les coquilles dans leurs poches sous les yeux interloqués des voisins de table. Et d’une coquille… L’envie d’écrire librement est réapparue. Je ne jurerais pas que j’écrirai beaucoup, ni à intervalle régulier, mais je le souhaite !
Parce que Coquilles vides a toujours été un prétexte, cette joyeuse aventure qui s’étoffe chaque année m’offre l’espace pour parler de la mer, et mieux, des gens qui gravitent autour, voire dedans. Des chefs, des pêcheurs, des cueilleurs d’algues, des mareyeurs, des ostréiculteurs, des écologistes, des plongeurs, des skippers, des livreurs, pourquoi pas des écrivains, des créatifs, des restaurateurs, des psy, des copains aussi ! Des interviews, des portraits, des reportages pour raconter le bon, le beau, l’authentique, le local, les manufactures, les artisans, les protecteurs. « Mais qui lit encore ? » rétorque-t-on. A vrai dire je m’en fous. Ceux qui voudront liront. A terme, l’espoir d’éditer un journal gratuit physique, qu’on pourra toucher, griffonner, colorier. Grâce à ces coquillages transformés en bijoux éphémères.